ESS : Équipe de Suivi de Scolarité 

L’ESS c’est quoi ?

L’ESS est une réunion initiée par l’enseignant référent, à laquelle sont invités toutes les personnes qui interviennent auprès de l’enfant (au niveau scolaire, médical et familial). Il s’agit de faire le bilan de la scolarité, des aménagements demandés par la MDPH, et de metre en place des ajustements si nécessaire….

Ça, c’est la théorie…

En pratique, hier avait lieu l’ESS de Raphaël, mise en place à ma demande, puisque l’enseignante référente du secteur n’avait pas connaissance du dossier de Raphaël, pourtant j’ai été reçue par son prédécesseur et transmis tous les documents nécessaires…

Étaient présents, la principale de l’établissement, la professeur principale, l’infirmière scolaire, l’enseignante référente, ainsi que (invitées par moi), l’orthophoniste et l’ergothérapeute. 

          

 

 Comment ça se déroule ?

On commence par un tour de table, chacun expliquant qui il est et son rapport avec l’enfant. Ensuite, l’enseignante référente demande à la prof principale de décrire Raphaël scolairement parlant, puis à l’orthophoniste et à l’ergotherapeute d’expliquer ce qu’elles font avec Raphaël, ses besoins spécifiques, ses difficultés etc…

Puis vient le bilan, ce qui peut être mis en place, ce qui ne le peut pas, ce qu’on peut faire pour Raphaël.

Enfin ça c’est dans l’idéal, parce qu’en réalité, si la prof principale est adorable et bien au clair avec le handicap de Raphaël, si elle met tout en œuvre pour que les aménagements soient mis en place, on se heurte à 1 prof qui n’en a rien à faire, qui n’en fait qu’à sa tête, ce qui pénalise Raphaël (seule matière (maths) dans laquelle il a baissé au 2eme trimestre).

Et quand les soignantes de Raphaël expliquent ce qu’il faut faire, on se heurte, de la part de la direction à : « ce n’est pas de la mauvaise volonté de la part de la prof de maths » , « l’an prochain il n’aura peut être pas la même prof » , « Raphaël ne doit pas s’inquiéter « .

Heureusement que l’ergo est plutôt « grande gueule » et qu’elle a pu dire les choses… Ceci dit, en sortant de la réunion, elle m’a dit clairement qu’il ne fallait pas se leurrer les choses ne changeraient pas…. La principale devrait taper du poing sur la table, elle ne le fera pas, l’enseignante référente doit faire en sorte que les aménagements soient mis en place, elle n’en a cure… 

Je me retrouve face à un doublé problème : pas de PPS signé par la MDPH, parce que dans mon département,  ça ne se fait pas. Le PAP suffirait. Sauf que le PAP n’est pas opposable devant la loi a l’inverse du PPS… Et que les professeurs ne sont donc pas contraints de suivre le PAP.

Donc la prof de maths peut faire ce qu’elle veut, on ne pourra rien lui dire.

On est loin, très loin de l’école pour tous ! C’est l’école pour tous les enfants rentrant dans le moule, pouvant suivre comme des moutons. Pour les autres, c’est impossible, il n’y a aucune inclusion possible, on les rejette petit à petit pour finir par dire qu’ils n’ont rien à faire dans le système scolaire traditionnel. La principale a proposé hier de demander une AVS (pour faire des photocopies… On marche sur la tête), et ensuite elle a fait un raccourci avec la classe ULIS… Manque de bol pour elle, l’AVS a été refusée par la MDPH, Raphaël étant trop bon élève ! Reste à continuer à le soutenir, à le porter, à faire le travail et les aménagements des profs à leur place (ceci dit je leur ai proposé de les faire en amont, et bizarrement ça fonctionne avec certains mais pas avec d’autres).

Ce billet n’a pas pour vocation d’être « anti prof « , je sais reconnaître le travail supplémentaire demandé, ainsi que la difficulté à mettre en place certains aménagements. Cependant, je ne tolère pas cette étroitesse d’esprit qui met mon fils (et certainement beaucoup d’autres) en difficulté. 

J’ai fait les choses dans l’ordre, j’ai rencontré chaque intervenant dans l’ordre, je ne peux rien faire d’autre pour l’instant que d’attendre de voir des changements suite à l’ESS… Et ensuite ? On sera en fin d’année et je préparerai ma bataille pour l’an prochain ! Puisqu’il faudra à nouveau tout expliquer, discuter, argumenter.

Ras le bol !

Aujourd’hui, je vous préviens je suis énervée.

J’en ai marre de me battre contre des moulins à vent.

J’en ai marre de discuter, expliquer, re discuter, expliquer encore, démontrer, discuter etc…

J’en ai marre que sous prétexte que Raphaël ne rentre pas dans les cases, ce soir lui qui pâtisse des failles du système.

J’en ai marre que l’ignorance (j’irai même jusque dire l’incompétence) de certains profs soit synonyme de conduites intolérables.

J’en ai marre qu’on nie l’évidence, qu’on refuse les décisions des instances.

J’en ai marre de n’obtenir aucune réponse à mes appels, mes mails parce que « l’enseignante référente est débordée ».

Bref j’en ai marre de me faire prendre pour une quiche et que mon fils soit le dommage collatéral du manque de formation des profs.

Alors je vous préviens 

  
Gentiment d’abord, parce que je ne suis pas du genre violente…

Après un nouveau mail à l’enseignante référente, j’ai demandé en urgence une ESS (équipe de suivi de scolarité), j’ai enfin obtenu une réponse, l’ESS est prévue début mars (au lieu de fin avril). A cette réunion, j’invite la Psychomot, l’ergo et l’orthophoniste qui pourront expliquer aussi ce que Raphaël peut faire, doit faire et ce dont il a absolument besoin.

Je prends aussi RDV avec la principale du collège, après tout elle est responsable de l’établissement et donc des élèves qui y sont, qu’ils soient extraordinaires ou pas. Elle est donc garante  de la scolarité de mon fils et donc de la mise en œuvre des aménagements scolaires préconisés par la MDPH et appuyés par la neuro pédiatre.

Aujourd’hui, je sors l’artillerie lourde, je me bats. Mais je trouve ça complètement anormal de devoir le faire, tout devrait rouler.

Je trouve effrayant le temps passé à la paperasse, aux explications, sans compter tous les accompagnements aux RDV.

La dyspraxie est encore trop méconnue en France, en me battant pour mon fils c’est aussi pour tous les dys que je me bats, pour les prochains qui devront affronter  ces personnes qui nient ce handicap.

Aujourd’hui, c’est décidé, j’entre en guerre.